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La guerre en Picardie 1914.1918, Maurice Thiéry

Le livre d'histoire
(Code: LivPica)
En Stock
La guerre en Picardie 1914.1918
Maurice Thiéry
Le Livre d'Histoire 2014
Réédition de l'ouvrage de 1920
198 pages, 14 * 20
26,40 €
300g
  Placée à l'avant-garde des frontières françaises, la Picardie a subi de tout temps le choc des armées qui venaient du nord. Pourtant, jamais la région du Santerre n'a si bien mérité le nom de terre de sang que lors de la Grande Guerre. Jamais elle n'en avait bu autant, répandu sur elle par l'envahisseur, dont les soldats dauphinois, savoyards, bretons et picards ont fait d'effroyables hécatombes. Après la bataille de Charleroi, les Allemands envahirent la France et se dirigèrent vers Paris où ils espéraient arriver rapidement. Souvent arrêtés par des combats opiniâtres au cours de leur ruée foudroyante, ils pénétrèrent en Picardie dans la journée du 27 août 1914. Lorsqu'une patrouille de cinq uhlans entra au Catelet, un soldat britannique abattit un cavalier allemand et son cheval. Les renforts allemands ne tardèrent pas à arriver et, sous prétexte que les tirs auraient été l'œuvre d'un civil, ils terrorisèrent et humilièrent six otages, dont le curé qu'ils menacèrent d'enterrer vivant dans son jardin. Si grâce à l'autopsie du soldat allemand abattu et à la découverte de la balle anglaise, le village échappa au bombardement auquel il semblait voué, la plupart des habitations furent saccagées, souillées et dévalisées. Les villages d'Epehy et de Péronne subirent un sort similaire. L'armée impériale avait ordre de détruire impitoyablement toutes les usines concurrentes de l'industrie allemande. Parce que les Anglais préféraient le sucre français au sucre allemand, les raffineries furent systématiquement anéanties. Dans l'histoire de cette terrible guerre, Albert figure au premier rang des communes les plus éprouvées. Dans l'après-midi du 29 septembre 1914, les obus commencèrent à tomber sur la ville qui bientôt s'effondra littéralement comme un château de cartes. Trois heures plus tard à la faveur d'une première accalmie, les habitants sortirent de leurs caves et entreprirent le lugubre défilé de leur exode, tandis qu'au milieu du brasier, seule la basilique Notre-Dame de Brebières émergeait, masse rouge et sanglante dont le grand dôme doré et la statue de la Vierge se dressaient, semblant défier le feu de l'ennemi. L'édifice ne résista pourtant pas au second bombardement de la cité, le 22 octobre suivant. Maurice Thiéry rend hommage aux plus humbles qui firent souvent preuve de courage et d'héroïsme. Principale du pensionnat Jeanne d'Arc de Roye, la frêle Mlle Mériglier que les Allemands surnommèrent « la bonne dame de Roye » pour les soins qu'elle prodigua à leurs blessés, sauva la vie de dix Britanniques qu'elle cacha dans ses murs qui hébergeaient alors cinquante ennemis.