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Histoire de Charleville depuis son origine jusqu'en 1854, Jean Hubert

Le livre d'histoire
(Code: LivCharl)
En Stock
Histoire de Charleville depuis son origine jusqu'en 1854
Jean Hubert
Réédition de l'édition de 1854
Le Livre d'Histoire 2011
328 pages , 14 x 20
42,60 €
450g
 Charles de Gonzague, duc de Nevers et de Rethel, avait le goût des grandes choses. Malheureusement, son titre de Prince souverain d'Arches avait peu de valeur, son petit village sans importance demeurant inconnu. En fondant une ville nouvelle « décorée d'un beau nom », établie sur des proportions imposantes, favorisée de privilèges et d'immunités, enceinte de murs et de bastions, peuplée d'habitants actifs et industrieux, cette souveraineté presque fictive devenait enfin réelle. Quoique la fondation de Charleville date de l'année 1606, ce ne fut que deux ans plus tard que commencèrent à s'élever les premières constructions. Malgré ses fossés et ses murailles, la ville n'était pas destinée à devenir une place de guerre, mais grâce à sa situation, à l'extrémité de la Champagne, sur la lisière des Ardennes, elle forma un centre commercial important, même si la fortune du duc de Gonzague ne répondait malheureusement pas à ses desseins grandioses. Les privilèges et les immunités accordés aux habitants firent de la cité un lieu d'asile où les contrebandiers, les délinquants de toute espèce, les débiteurs de mauvaise foi trouvaient un refuge contre les lois de leur pays. La ville était administrée par un consul, nommé par le prince, quatre directeurs, élus par les habitants, et un conseil de ville. Une véritable garde nationale contrôlait les portes et veillait à la tranquillité publique ; une police rigoureuse assurait l'ordre et la discipline. Les dispositions mises en place par le fondateur étaient certes rigides, mais elles eurent quelques difficultés à être respectées par une population d'origines et de mœurs aussi diverses ; l'une d'entre elles, notamment, obligeant chaque habitant à faire paver le devant de sa maison, dut être accompagnée de menaces de saisie. Mézières ne vit pas sans un certain sentiment de jalousie, naître et grandir à côté d'elle une ville qui, dotée de privilèges assez notables, attirait le commerce de la contrée, ainsi que de nombreux habitants et provoquait la perte d'importants revenus. Une sourde rancune et une inimitié s'instaurèrent entre les deux villes et furent à l'origine de graves conflits. En 1815, la défaite de Waterloo fit tomber sur Charleville le fléau de l'occupation étrangère ; les habitants furent écrasés par le poids des réquisitions alors que l'arrêt de la manufacture d'armes plongeait douze cents ouvriers dans la misère.